Le président du SPD sera vice-Chancelier

Le président du SPD vice-Chancelier - Le futur gouvernement de "grande coalition" d'Angela Merkel commence à prendre forme avec la désignation des ministres qui y représenteront le Parti social-démocrate. Un proche de Gerhard Schröder, Frank-Walter Steinmeier, prendra la tête de la diplomatie allemande tandis que les Finances reviennent à Peer Steinbrück. Franz Müntefering, aussi un proche du chancelier sortant, dirigera le ministère de l'Emploi, charge qu'il cumulera avec la fonction de vice-chancelier. Aux termes de l'accord conclu lundi avec le bloc conservateur CDU-CSU d'Angela Merkel, le SPD a obtenu huit des seize postes ministériels du futur gouvernement, première expérience de "grande coalition" menée sur le plan national en Allemagne depuis la période 1966-69. A droite, Edmund Stoiber a annoncé sa nomination au ministère de l'Economie et des Technologies. Les noms des autres ministres devraient être rendus publics lundi par Angela Merkel. Les négociations du programme d'action gouvernementale débuteront aussi lundi et pourraient durer près d'un mois. Compte tenu de la nature du gouvernement, les décisions devront sans doute faire l'objet d'un large consensus au conseil des ministres et l'influence qu'aura tel ou tel ministre sur le cours des événements reste sujette à interrogation. Cependant, le choix de Steinmeier pour succéder au très médiatique Joschka Fischer constitue peut-être un élément de réponse. A 49 ans, ce proche collaborateur de Schröder, qu'il a suivi depuis le début des années 1990 des instances régionales de Basse-Saxe jusqu'au gouvernement fédéral, est un homme de dossier. Secrétaire d'Etat à la Chancellerie depuis six ans, celui que certains surnomment "l'homme qui murmurait à l'oreille du chancelier" a joué de ses qualités de médiateur et de coordinateur sans véritablement sortir de l'ombre de son mentor.

"Mon travail se situe à la frontière entre le management et la politique"

Ces qualités pourraient lui être utiles pour définir une ligne diplomatique acceptable aussi bien par les conservateurs que par les sociaux-démocrates, qui sont par exemple en totale opposition sur la candidature turque à l'Union européenne.

"On ignore où il se situe en matière de politique étrangère, quels dossiers il choisira de privilégier, mais c'est certainement un gestionnaire très fiable"

A moins que le choix de ce travailleur acharné - "Mon père vit dans son bureau", aurait un jour déclaré sa fille unique - mais peu connu du grand public ne résulte de l'échec de la direction du SPD à convaincre une personnalité de plus grande envergure. Selon la presse allemande, Matthias Platzeck aurait été pressé en vain d'accepter ce grand ministère afin de se préparer à conduire les sociaux-démocrates lors des prochaines législatives. Le choix de Peer Steinbrück aux Finances semble répondre aux conditions particulières qui vont désormais prévaloir en Allemagne. Cet ancien ministre-président de Rhénanie du Nord-Westphalie a corédigé en 2003 avec Roland Koch un plan de baisse des impôts et de réduction des subventions. L'arrivée de ce pragmatique peut être bien accueillie par les marchés financiers même si la désignation concomitante de Franz Müntefering au ministère de l'Emploi produit l'effet inverse. Auteur d'une sortie critique contre les investisseurs financiers, qu'il a comparés à des criquets migrateurs, le puissant président du SPD devrait selon toute vraisemblance s'opposer à la réforme du marché de l'emploi que Merkel juge cruciale dans la bataille contre le chômage. La chancellerie de Berlin en pilotage automatique depuis cinq mois - Allemagne: le président Müntefering du SPD sera vice-chancelier - Xinhua - Nouvel Observateur - L'Express - DW-World

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