Le poker entre les partis politiques commence en Allemagne!

Poker menteur à Berlin - Bien que les partis de gauche et des verts aient eu 51.1% de votes, l'issue des élections en Allemagne reste incertaine. C'est qu'en Allemagne, l'union de gauche, inventé par François Mitterrand, n'est pas encore à l'ordre du jour. Le marathon des tractations politiques a commencé pour tenter d'arracher des alliances viables après des élections législatives en forme de match nul pour les deux grandes formations, le SPD et la CDU-CSU. Les sociaux-démocrates du chancelier sortant Gerhard Schröder, et leurs alliés Verts de Joschka Fischer, qui a personnellement jeté l'éponge, ouvrent le bal pour tenter de dénouer la crise. Jeudi, ce sera au tour de la CDU-CSU d'Angela Merkel, confirmée lundi à la présidence du groupe parlementaire. Plus tard dans la journée, le SPD a invité la formation conservatrice de Merkel à venir discuter de la façon de sortir de l'impasse. Ces grandes manoeuvres et les incertitudes qui pèsent sur l'euro et le climat des affaires en Allemagne, première puissance économique du continent, pourraient durer plusieurs semaines. Comme le gouvernement Schröder, les chrétiens-démocrates de Merkel n'ont pas été capables d'obtenir une majorité claire pour gouverner avec l'appoint des centristes de leur allié, le FDP. Ce blocage a amené les deux principaux partis à envisager toutes sortes d'alliances imprévues et à l'appellation colorée, pour conserver ou prendre le pouvoir. On parle ainsi de "coalition feux tricolores" et de "coalition jamaïcaine", en référence aux couleurs par lesquelles se définissent traditionnellement les partis outre-Rhin: "rouge" pour le SPD, "jaune" pour le FDP et "vert" pour les Grünen, ou "noir" pour l'union CDU-CSU et "jaune" pour le FDP. Le nouveau Bundestag doit se réunir d'ici le 18 octobre, date à laquelle le ou la candidate à la chancellerie devrait avoir formé une coalition viable. Le SPD souhaitent convaincre le FDP de gouverner sous sa bannière. Quant à l'union CDU-CSU, elle s'efforce de persuader les Verts de s'allier à elle. La solution de rechange serait une grande coalition associant les sociaux-démocrates aux chrétiens-démocrates, une alliance qui ne s'est produite qu'une seule fois dans l'histoire de l'Allemagne depuis 1945. Le problème se complique par les divergences entre Merkel et Schröder, qui convoitent tous les deux la chancellerie. Guido Westerwelle exclut de rejoindre un gouvernement Schröder tandis que les Verts sont très sceptiques à l'égard de l'union CDU-CSU. Dans un entretien publié mercredi dans le quotidien économique Handelsblatt, Wolfgang Schäuble croit aux chances d'une "coalition jamaïcaine" faute de mieux.

"Une alliance 'noir-jaune-vert' n'est pas une ruse tactique, mais une possibilité réaliste. Une 'grande coalition' serait la solution de rechange, mais bien moins souhaitable"

Joschka Fischer pense que son parti passera dans l'opposition. L'impasse est telle que de fortes pressions s'exercent sur la classe politique allemande pour qu'elle parvienne rapidement à une solution pour débloquer la crise. Allemagne: Merkel réélue présidente du Parti conservateur - Place aux négociations - Nouvel Observateur - Libération - l'Humanité - TSR.ch

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