Retour à la normale progressif dans le ciel espagnol
Retour à la normale progressif dans le ciel espagnol - Le Monde
Le retour à la normale devrait prendre "48 heures", a déclaré dans la soirée le ministre de l'intérieur Alfredo Perez Rubalcaba, en précisant que "pendant 15 jours, les contrôleurs seraient soumis au code pénal militaire". Cette grève surprise a bloqué à partir de vendredi soir 300 000 passagers dans les aéroports, au pire moment pour les Espagnols qui se préparaient à partir pour un pont de cinq jours, le plus long de l'année.
Face à ce coup de force, le gouvernement, pris de vitesse, a opté pour la fermeté, en dénonçant un "chantage" et décidant de confier à l'armée la gestion du contrôle aérien, comme le permet la loi.
Une mesure qui permet de mobiliser les contrôleurs et rend les grévistes passibles de poursuites pour sédition. Peu près cette annonce, les contrôleurs ont commencé à retourner travailler et samedi soir, 90 % d'entre eux avaient regagné leur poste, a indiqué M. Rubalcaba.
"DES PRIVILÈGES INTOLÉRABLES"
Le gouvernement socialiste, déjà malmené dans l'opinion pour sa politique d'austérité, s'est trouvé avec cette grève brutalement confronté à un conflit social majeur au moment où, sous la pression des marchés, il vient d'annoncer une nouvelle série de mesures de lutte contre la crise. M. Rubalcaba a dénoncé samedi l'attitude des contrôleurs aériens qui défendent, a-t-il dit, "des privilèges intolérables".
Il a promis que le gouvernement appliquerait la loi "avec fermeté" et qu'il n'y aurait"pas d'autres problèmes dans les aéroports, ni à Noël, ni après", alors qu'une grève des pilotes de ligne est annoncée pour cette période. Il a aussi assuré que des procédures judiciaires seraient ouvertes "contre tous les contrôleurs qui ont abandonné leur poste sans justification".
Les contrôleurs ont quitté leurs postes de travail vendredi soir pour protester contre une mesure qui plafonne à 1 670 heures par an, soit 32 heures par semaine, leur temps de travail, hors heures supplémentaires. Cette mesure faisait partie du dispositif de privatisation partielle d'Aena, à hauteur de 49 %, adopté quelques heures plus tôt par le Conseil des ministres. Mais le gouvernement tente en fait depuis des mois de réduire les avantages dont bénéficient les contrôleurs aériens, par le biais notamment d'un système d'heures supplémentaires très avantageux, et avait ramené en février leur salaire de 350 000 euros par an en moyenne à 200 000 euros.
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