Elections américaines : les «mamans grizzlis» de Palin sortent leurs griffes

Elections américaines : les «mamans grizzlis» de Palin sortent leurs griffes - Le Parisien

Le brushing bien en place, le collier de perles autour du cou et des tailleurs aux couleurs criardes, les candidates républicaines du mouvement du Tea party ont été les stars des élections de mi-mandat qui se jouent aux Etats-Unis depuis juin dernier. Elles sont parfois mères de famille, toujours chrétiennes, aux valeurs conservatrices et.

..ambitieuses. Elles ont pour modèle l'ex-gouverneure de l'Alaska Sarah Palin, leader du mouvement du Tea party, et toutes ont bénéficié de son soutien durant leur campagne.

Les « mamans grizzlis », le surnom créé par Palin pour désigner ces femmes qui n'ont « pas peur de s'élever sur leurs deux pattes contre le danger, pour protéger leurs petits », ont sorti leurs griffes et comptent aussi jouer sur leur féminité pour rassembler les troupes. Omniprésentes dans les médias américains cette année, elles sont plus nombreuses que jamais. « 2010 sera l'année de la femme conservatrice, avait déclaré Anna Little,dans une interview au quotidien anglais The Guardian. Chaque femme qui se présente aura le soutien de toutes les autres. Je le sens. Les femmes et le parti républicain vont faire leur percée cette année », avait ajouté le maire d'Atlantic Highlands, Etat du New Jersey.

Qui sont ces mamans grizzlis ?

La doyenne des « mamans grizzlis », c'est Sharron Angle. A 61 ans, cette candidate pour le poste de sénatrice dans le Nevada, espère battre mardi le sénateur démocrate Harry Reid qui, selon elle, fait preuve de trop peu de virilité dans sa façon de gouverner son Etat. « Soyez un homme ! » lui a-t-elle lancé lors d'un débat. Elle fait partie des personnalités les plus conservatrices du Parti républicain et s'est donnéee pour mission notamment d'abattre la réforme du système de santé difficilement mise en place par Barack Obama, de renforcer la sécurité aux frontières et de diminuer les impôts.

La petite dernière du clan, c'est Christine O'Donnell, 41 ans. Une ultraconservatrice au visage de poupée propulsée à la tête du Tea party dans l'Etat du Delaware. Militante très peu connue, elle a vu sa popularité grimper grâce au soutien de Sarah Palin qui l'a mené à une victoire inattendue lors des primaires en juin dernier, face au républicain Mike Castle. Devenue la risée des médias pour avoir déclaré notamment qu'elle croyait en la sorcellerie, cette quadragénaire n'en reste pas moins populaire. Si les sondages donnent la victoire à son adversaire Chris Coons, O'Donnell a fait une entrée fracassante dans le paysage politique américain.

Mais le véritable espoir de victoire réside en la personne de Susana Martinez, candidate au poste de gouverneur dans l'Etat du Nouveau Mexique. Opposée à la démocrate Diane Denish, elle est donnée gagnante avec 10 points d'avance. Si elle est élue, elle deviendra la première candidate hispanique dans toute l'histoire des Etats-Unis à accéder au poste de gouverneur.

Des ultraconservatrices qui se disent féministes

C'est à en douter. Elles souhaitent rassembler les Américaines mais en défendant un modèle traditionnel de la famille et de la mère. A l'image de Christine O'Donnell, leurs positions conservatrices sont plus influencées par leur désir de « plaire » à Dieu que par celui d'améliorer la condition de la femme. Elle est fermement opposée à l'avortement, sauf si la femme est en danger de mort, auquel cas « c'est à la famille de choisir lesquels des deux sauver », l'enfant ou la mère.

Cette catholique pratiquante est opposée à la recherche sur les cellules souches embryonnaires qu'elle assimile au clônage, et défend l'abstinence avant le mariage. A la fin des années 1990, elle se lançait dans une campagne de sensibilisation prônant l'inefficacité des préservatifs auprès des jeunes. « J'ai eu une révélation, déclarait-elle en 1997 dans le Washington Times. « J'ai supplié Dieu de m'utiliser pour faire passer son message ».

Comme pour Michele Bachman dans le Minnesota, leur pari, pour gagner ces élections, est de convaincre les Américaines que les « mamans grizzlis » sont les mieux placées pour comprendre les femmes.

Vidéo. Le spot publicitaire de Sarah Palin, mettant en avant les « mamans grizzlis » et diffusé en juillet dernier