Est-ce que l'intérêt d'Ocarina of Time de Nintendo demeure-t-il intact?

"The Legend of Zelda : Ocarina of Time", le temps retrouvé - Le Monde

Douze ans après sa sortie sur Nintendo 64, le premier épisode en 3D de la saga Zelda revient sur la portable 3DS. Le titre de Nintendo, un des piliers de la série, s'offre d'abord une refonte graphique permettant d'apprécier des textures et des environnements plus riches et plus fins. Mais au-delà du simple portage, l'intérêt d'Ocarina of Time demeure-t-il intact ?

Poésie, combats épiques, personnages attachants... ces ingrédients font toujours recette, et cet épisode de la Légende de Zelda demeure une référence du jeu d'aventure. D'abord, parce que le monde d'Hyrule que peut parcourir le jeune Link reprend tous les codes du parcours initiatique. Parti du village des Kokiris, le héros devra en parcourir tous les recoins avant d'affronter Ganondorf.

Ce qui frappe, en parcourant à nouveau ces terres, à pied ou à cheval, c'est la poésie qui émane de ce monde. Des bois perdus en passant par les grottes des Gorons, créatures de pierre, ou le monde aquatique des Zoras, cet univers surprend toujours par sa diversité. Ocarina of Time revisite aussi les mythes fondateurs comme le niveau qui se déroule dans le ventre du poisson géant Jabu Jabu, référence à Jonas, pris dans le ventre de la baleine.

RÉMINISCENCES

Les créateurs du jeu ont également excellé dans la narration. Le jeu est tantôt grave, avec la menace qui pèse sur Hyrule, tantôt léger, car peuplé de nombreux personnages charismatiques. C'est le cas, par exemple, de Darunia, chef enjoué des Gorons, ou l'insolente princesse Ruto, du domaine aquatique des Zoras.

En jouant sur les différents âges de Link, Nintendo introduit, comme dans A Link to the Past, sorti sur Super Nintendo, un scénario fondé sur le jeu entre deux dimensions. La première phase, celle de l'enfance, est plutôt enjouée, malgré la présence oppressante du maléfique Ganondorf. Puis le style devient sombre et désenchanté quand Link atteint l'âge adulte.

Ocarina of Time sonne aussi comme une heureuse réminiscence de ce qu'étaient les jeux d'aventures, à la fin des années 1990. Même en étant déjà rompu aux terres d'Hyrule, le jeu tranche par son absence d'indices pour diriger le joueur. La conception des donjons, casse-tête implacables pour les joueurs, demeure aussi une référence du genre.