La Cour suprême argentine a déclaré nulles les lois d'amnistie des militaires tortionnaires

Les militaires tortionnaires argentins seront poursuivis. Victoire historique des défenseurs des droits de l'homme en Argentine: mardi 14 juin, à Buenos Aires, la Cour suprême de justice d'Argentine a déclaré inconstitutionnelles les lois d'amnistie qui, depuis vingt ans, protégeaient les tortionnaires, la plupart des officiers de l'armée, de la dictature militaire que les Argentins ont appelée aussi la Sale guerre de 1976 à 1983. L'annulation des deux lois d'amnistite permettra aux poursuites de se réactiver contre les prévenus sous des inculpations d'enlèvement, de torture et d'assassinat sur des opposants politiques. Les deux lois d'amnistie ont été décrétées en 1986 et 1987 sous le règne du président Raul Alfonsin. Une loi permettait aux simples soldats et aux officiers de se protéger contre les poursuites s'ils ont seulement suivi les ordres en commettant des abus. L'autre loi accordait une amnistie totale aux commandants qui avaient donné des ordres. Parmi les prévenus figurent deux ex-membres de la junte militaire, Jorge Rafael Videla, auteur du coup d'Etat du 24 mars 1976, et Eduardo Massera, responsable de ESMA, où fonctionna le plus important camp clandestin de détention et de torture. Parmi les quelque 5'000 personnes qui sont passées par l'ESMA, il n'y resterait que 200 survivants. Dans ce camp que sévissait Alfredo Astiz, surnommé "l'Ange blond de la mort" . Son extradition a été plusieurs fois réclamée en vain par la France, où Astiz fut condamné par contumace en 1990 à la prison à vie pour l'assassinat de deux religieuses françaises. En 2003, le Parlement argentin a ratifié une convention des Nations unies déclarant imprescriptibles les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité. Selon un rapport du gouvernement, 11'000 personnes avaient été soit tuées ou portées disparues durant la répression systématique du règne militaire.
Argentine: fin de l'amnistie AdValvas.be
La Cour suprême argentine invalide deux lois d'amnistie XINHUA
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