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vendredi, septembre 16, 2011

Fraude à UBS: le trader londonien inculpé

Kweku Adoboli, le "Kerviel suisse", fragilise la banque UBS

A 31 ans, Kweku Adoboli, trader au sein de la banque suisse UBS à Londres, vient de faire son entrée dans l'Histoire. Celle des rogue traders, traduit en français "traders ripoux".

Le jeune homme serait à l'origine d'une malversation, une "paume" camouflée sur les marchés, qui coûtera à son employeur quelque 2 milliards de dollars, soit 1,5 milliard d'euros.

Une banque UBS du quartier de la City, à Londres, où le trader Kweku Adoboli opérait.Kweku Adoboli a été inculpé par la police britannique, vendredi 16 septembre. Il avait été interpellé par la police londonienne, jeudi, après qu'il eut lui-même averti la banque d'une situation devenue hors de contrôle. Officiellement poursuivi pour "abus de position et fraude comptable", il doit être présenté dans l'après-midi à un tribunal. Selon les enquêteurs britanniques, les premières fraudes dateraient de 2008.

"Besoins d'un miracle"

Pour l'heure, on sait peu de chose sur ce qui s'est déroulé au sein de la cellule Delta One d'UBS. Le jeune homme aurait initialement commis une énorme bourde. Censé élaborer un instrument pour couvrir la banque sur les évolutions d'un ETF lié au franc suisse, il se serait trompé de sens. Au lieu de compenser la hausse ou la baisse du franc face à l'euro, il ne faisait qu'accentuer ses mouvements.

L'intervention surprise de la Banque centrale suisse, le 6 septembre pour contrer la flambée de la monnaie helvétique face à l'euro aurait précipité les pertes du trader. Sur le réseau social Facebook, M. Adoboli aurait ce jour-là lancé un appel à ses amis : "Besoin d'un miracle". A-t-il alors paniqué à l'idée de dévoiler son erreur ? A-t-il cru qu'il pourrait "se refaire" ? Quelles qu'en soient les raisons le trader aurait dissimulé ses pertes.

Dans les salles de marchés, cette fraude présumée suscitait jeudi la sidération mais aussi la colère. Envers M. Adoboli et envers sa banque. "C'est de la démence !, s'emporte ainsi un trader. "Comment cela peut-il être encore possible après Kerviel ?", lâche-t-il. " Personnellement, s'il s'est mal comporté, il faut qu'il aille en prison", ajoute un autre cité par le site Here is The City.

La profession n'avait, de fait, pas vraiment besoin d'une nouvelle affaire de ce type, UBS encore moins. En 2008, la banque suisse avait essuyé d'énormes pertes dans les subprimes obligeant la BNS à voler à son secours. Puis avait éclaté un scandale aux Etats-Unis. Pour avoir aidé des contribuables américains à frauder le fisc, UBS a frôlé le retrait de licence, s'acquittant finalement d'une amende de 780 millions de dollars.

L'affaire, en tout cas, démontre que les mesures pour discipliner les banques etéviter les prises de risques sont inefficaces. En Suisse, elle a ainsi relancé les débats sur la manière de séparer les banques de dépôts et d'investissement.

Interrogé à la radio, l'économiste en chef du Parti socialiste, le sénateur Alain Berset s'est dit "très fâché contre Oswald Grübel (directeur général d'UBS) qui s'était engagé à surveiller les positions les plus risquées et à réduire la taille de la banque d'investissement".

Jeudi, Kaspar Villiger, le président du groupe UBS, a de son côté exprimé à la Télévision suisse romande sa "profonde déception" face à "un cas isolé et réalisé de façon très professionnelle".

La banque UBS a annoncé l'existence de la fraude jeudi, tout en assurant qu'elle pourrait être absorbée financièrement. Des propos qui n'ont pas convaincu les agences de notation Standard & Poor's, Fitch et Moody's, qui ont placé la note de crédit long terme de la banque suisse sous surveillance avec implications négatives. "La perte est gérable d'un point de vue financier, si elle est confirmée, mais elle représente un revers dans les efforts de la banque pour rétablir sa réputation et réaffirmer sa gestion du risque après ses faibles performances entre 2007 et 2009", souligne notamment Standard & Poor's.

RESTRUCTURATION ET LICENCIEMENTS

Selon les analystes, cette perte subie par la première banque helvétique vaprécipiter la restructuration de son unité banque d'affaires. Cette unité avait déjà provoqué des pertes massives pour la banque lors de la crise des "subprimes". UBS va donc "massivement" réduire la taille de cette branche et procéder à d'importants licenciements, croit savoir le quotidien suisse Tages-Anzeiger.

Selon le journal, cette coupe claire, souvent évoquée par les analystes, devrait êtreannoncée officiellement samedi lors de la journée des investisseurs d'UBS. Il s'agira d'abandonner des "milliers" de postes dans la division, a poursuivi le quotidien, qui s'attend également à ce que le directeur général, Oswald Grübel, et le patron de la banque d'affaires, Carsten Kengeter, présentent bientôt leur démission. UBS n'a pas commenté ces informations.

Dans les faits, la banque d'affaires va mal. Sur l'année 2008, elle perdait 28,4 milliards d'euros avant impôt. Au troisième trimestre 2010, elle en perdait encore 406 millions. Depuis, elle était redevenue profitable. Cette fraude va faire replongerle groupe, qui devait dégager au troisième trimestre, selon les analystes, un bénéfice compris entre 750 et 900 millions d'euros. Elle pourrait maintenant subirune perte de 400 millions, ont-ils précisé, d'où le besoin urgent de revoir cette activité.

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