Coups de feu au rassemblement pro-Moussavi à Téhéran, un mortA Téhéran, l'opposition maintient la pression
Coups de feu au rassemblement pro-Moussavi à Téhéran, un mort
Nouvelle journée de manifestations monstres en Iran. Après les rassemblements de ce week-end (Lire aussi "A Téhéran, confusion et explosion de colère"), plusieurs centaines de milliers de partisans de Mir Hossein Moussavi, candidat malheureux à la présidentielle, ont envahi les rues de la capitale iranienne, lundi 15 juin, pour contester la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.
Un mort
Selon des journalistes et des témoins sur place, cette manifestation monstre a dégénéré en affrontements qui auraient fait au moins un mort et plusieurs blessés. Un photographe iranien dit avoir vu le corps d'un homme tué d'une balle dans le front, dont il a pris une photo. La scène se passe devant une base de la milice islamique du bassidj. Les photos montrent aussi un groupe de manifestants s'en prenant à une base du bassidj, qui est en feu. Sur le toit d'un de ces bâtiments, des hommes en chemise blanche, portant des casques, auraient fait feu en direction des manifestants, dont plusieurs ont été blessés, raconte-t-il."Mort au dictateur"
Malgré l'interdiction de la manifestation par le ministère de l'intérieur, entre un million et demi et deux millions de personnes, selon des policiers, ont occupé l'avenue Azadi, aux cris de "mort au dictateur", "les Iraniens préfèrent la mort à l'humiliation" ou "Moussavi nous te soutenons". Nombre d'entre eux arboraient des bouts d'étoffe verte, la couleur de la campagne électorale du candidat malheureux, sur laquelle on pouvait lire : "Où est mon vote?" (voir aussi le porte-folio). Des affrontements ont éclaté avec les policiers aux abords de la place. Selon des témoins, des hommes en civil auraient également tiré, blessant plusieurs manifestants. Face à la tournure des événements, le président Ahmadinejad a repoussé à mardi une visite prévue lundi en Russie.Fraudes
Mir Hossein Moussavi, qui conteste la victoire d'Ahmadinejad (élu officiellement avec 63% des voix), a participé à la manifestation. Juché sur le toit d'une voiture, il s'est dit "prêt à participer de nouveau à une élection présidentielle". L'ancien premier ministre continue d'affirmer que le scrutin était truqué et a déposé un recours devant le Conseil des gardiens de la Constitution dimanche pour obtenir l'annulation des résultats (Lire aussi : "Sur quoi se fondent les accusations de fraude en Iran"). Le Conseil doit le rencontrer mardi et devrait rendre sa décision le jour même.Condamnations internationales
A Washington, le département d'Etat s'est dit "profondément préoccupé" par les violences post-électorales en Iran (Lire aussi : "Un revers pour la politique d'ouverture d'Obama"). Paris et Berlin ont convoqué l'ambassadeur d'Iran. Le président français a condamné les "violences contre les manifestants", appelant à faire "toute la lumière" sur les résultats de la présidentielle. Angela Merkel a condamné les arrestations de ce week-end et évoqué les "irrégularités" du scrutin.Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a souligné que la volonté du peuple devait être respectée alors que l'Union européenne a demandé à l'Iran d'enquêter sur l'élection.
Corée du Nord. Seule fausse note dans ce concert de condamnations, la Corée du Nord a transmis ses félicitations au président iranien pour sa réélection. Dans un message adressé dimanche, Kim Yong-Nam, le président du présidium de l'Assemblée populaire suprême exerçant à ce titre les fonctions de chef d'Etat, a souhaité à M. Ahmadinejad "de réussir dans son oeuvre responsable visant à faire échec aux pressions et interférences étrangères".
Libellés : élections, Iran, manifestations. nouvelles en continu, pro-Moussavi, Téhéran
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