Critiqué au G20, Obama riposte et défend la politique économique américaine
Critiqué au G20, Obama riposte et défend la politique économique américaine - AFP
YOKOHAMA — Le président américain Barack Obama a riposté samedi après sa mise en minorité lors du G20 de Séoul, en défendant sa politique économique et en assurant que les Etats-Unis continueraient de jouer un rôle moteur en Asie.
M. Obama a souligné qu'il n'avait jamais été aussi confiant dans les orientations américaines, au lendemain d'un sommet des pays riches et émergents du G20 où les Etats-Unis auront souvent été sur la défensive.
"Oui, les défis demeurent importants. Il y aura des échecs et des désaccords, nous ne résoudrons pas tous les problèmes en une réunion ou un voyage, ou même en un seul mandat", a-t-il prévenu devant un parterre d'entrepreneurs en marge du sommet du Forum économique Asie-Pacifique (Apec) qui se tient samedi et dimanche à Yokohama (région de Tokyo).
M. Obama a relevé que les dirigeants du G20 avaient montré à Séoul leur détermination à rester concentrés sur la croissance mondiale.
"En tant que première économie de la planète et moteur pour la croissance mondiale, c'est particulièrement important", s'est-il félicité.
Il a souligné que sa politique avait dopé la croissance aux Etats-Unis, évoquant aussi la "drastique réforme financière" instaurée dans son pays et la réduction du déficit budgétaire engagée à Washington.
De nombreux pays du G20, en premier lieu la Chine et l'Allemagne, ont fustigé à Séoul la récente décision de la banque centrale américaine (Fed) d'injecter 600 milliards de dollars dans les circuits financiers.
Cette annonce, justifiée par la Fed par la nécessité d'encourager la reprise américaine, est dénoncée par ces critiques comme un moyen d'affaiblir le dollar pour avantager les exportations américaines et comme une menace pour la stabilité financière de la planète.
Les pays asiatiques craignent qu'un afflux de capitaux spéculatifs ne vienne créer des bulles financières et immobilières dans leur économie, au risque de les replonger dans une crise du type de celle de 1997-98.
Le G20 a en outre repoussé un souhait américain de fixer des limites aux excédents courants des grands pays exportateurs, une proposition qui visait à rééquilibrer la croissance mondiale, selon Washington.
"Les Etats-Unis ont essayé de pousser trop vite, à mon avis, à un moment où le socle de coopération n'est plus aussi ferme qu'il l'a été pendant la crise" financière de 2008-2009, a jugé le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn.
"Il y a eu une réaction, pas tellement d'ailleurs contre le fond de ce que disaient les Etats-Unis mais (pour leur indiquer) que maintenant ça va être plus compliqué" d'avancer à marche forcée, a-t-il dit à l'AFP.
Lors de son discours, M. Obama est revenu sur sa tournée de huit jours en Asie (Inde, Indonésie, Corée du Sud et Japon), jugeant que ce voyage avait permis de revigorer l'engagement américain dans une région plus stratégique que jamais.
"La sécurité et la prospérité du peuple américain est inextricablement liée à celles de l'Asie. C'est pour cela qu'il ne s'agissait pas de mon premier voyage ici et que ce ne sera pas le dernier", a-t-il déclaré, ajoutant: "L'Amérique joue à nouveau un rôle moteur en Asie".
M. Obama a enfin eu recours à l'histoire pour souligner la légitimité des Etats-Unis à rester prépondérants dans une région qui a récemment vu la montée en puissance de la Chine.
"Au siècle dernier, les Etats-Unis ont grandement contribué à la sécurité et à la prospérité de la région. La force de nos alliances, la bravoure de nos hommes et femmes en uniforme ont contribué à sauvegarder la paix, et l'ouverture de nos marché a permis la naissance du miracle asiatique".
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