Les socialistes font leurs devoirs avant la primaire
Les socialistes font leurs devoirs avant la primaire - L'Express
Requinqués par leur victoire aux régionales au printemps, les socialistes ont renoué en fin d'année avec les querelles intestines, attisées par la perspective d'une primaire présidentielle inédite en France.
Adepte de la guerre de mouvement, Ségolène Royal, battue par Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007, a pris le PS de court en annonçant fin novembre qu'elle était de nouveau candidate à l'investiture.
En l'absence de Dominique Strauss-Kahn, "présidentiable" au firmament des sondages mais retenu à Washington par son mandat à la tête du Fonds monétaire international, un duel à distance s'est instauré de fait entre Ségolène Royal et Martine Aubry, éclipsant les autres candidats à la candidature.
Le premier secrétaire, qui s'enorgueillit d'avoir remis le PS au travail, donnera sa feuille de route pour 2011 lors de ses voeux, le 13 janvier.
Retour sur l'année écoulée:
- UN SUCCÈS AUX ÉLECTIONS
Après la Berezina des européennes, en 2009, qui avait ébranlé un peu plus le leadership d'une Martine Aubry mal élue à la tête du parti, les socialistes se refont une santé au printemps 2010, lors des régionales.
Les 20 présidents de région socialistes sortants sont reconduits à leur poste, le PS fait basculer la Corse à gauche et seule l'Alsace échappe à la "vague rose" en métropole.
- UN PROJET EN GESTATION
Des "propositions en cascade", c'était l'objectif assigné par Martine Aubry à ses troupes en 2010 pour avancer sur la route présidentielle.
Plusieurs textes ont fait l'objet d'un consensus pendant l'année, du "nouveau modèle de développement" à la rénovation du PS, mais le projet sur "l'égalité réelle" a fait ressurgir les divisions à l'automne.
Qualifié par certains de "hotte du père Noël", le texte va de la semaine de cinq jours en primaire à la création d'une allocation-autonomie pour les jeunes, l'instauration d'un salaire maximum pour les patrons d'entreprises publiques ou l'interdiction du crédit-revolving.
Le PS doit tenir une "convention des conventions", en avril, où il promet de présenter un projet hiérarchisé et "financé à l'euro près", qui servira de "boîte à outils" au futur candidat à l'Elysée.
- LES RETRAITES, ÉCHEC D'UNE AMBITION
Présenté au mois de mai, le "contre-projet" du PS prévoit de mettre à contribution les revenus du capital pour financer les régimes de retraites et entérine l'allongement de la durée de cotisation - une petite révolution puisque le PS prônait jusqu'alors l'abrogation des lois Fillon qui le prévoyait.
Mais ces propositions passent inaperçues derrière la promesse de revenir à la retraite à 60 ans en 2012, à laquelle les Français, selon les sondages, n'arrivent pas à croire.
- UN LEADER INVISIBLE EN PLEINE ASCENSION
Depuis le mois de janvier 2010, Dominique Strauss-Kahn est classé dans les sondages comme le plus "présidentiel" des dirigeants du PS et celui qui battrait Nicolas Sarkozy à plates coutures.
Celui que certains ont rebaptisé "l'imam caché" du PS est tenu à un strict devoir de réserve sur la politique nationale.
Les statuts du FMI "ne m'interdisent pas de dire que j'adore les pâtes à la sauce tomate et pourtant je ne le dis pas", plaisante-t-il en novembre, continuant à semer des petites pierres blanches sur la voie d'une candidature.
"Les Français ne m'oublient pas, je ne les oublie pas non plus", assure "DSK" d'un côté tout en assurant de l'autre qu'il finira son mandat, qui court jusqu'en 2012.
Attaqué en interne, le calendrier de la primaire lui convient puisqu'il repousse au maximum le début des hostilités officielles et donc son départ éventuel du FMI: dépôt des candidatures en juin et scrutin à l'automne.
- LA RELANCE DE LA COMPÉTITION
Arnaud Montebourg, concepteur des primaires ouvertes au PS, a rejoint en novembre Manuel Valls dans la catégorie des "candidats déclarés" à l'investiture. François Hollande, qui s'y prépare depuis 2008, multiplie les colloques au long de l'année.
Martine Aubry, elle, n'entend pas dévoiler ses intentions avant le mois de juin mais il n'est pas question pour la maire de Lille de laisser le champ libre à Ségolène Royal.
Depuis un mois, le premier secrétaire comme la présidente de Poitou-Charentes enchaînent les déplacements de terrain, auprès des "Français qui souffrent".
Cela frise parfois le grotesque quand leurs visites se déroulent le même jour sur le même thème sans concertation, comme en décembre en banlieue parisienne.
"Tous ceux qui aspirent à gouverner la France doivent être sur le terrain", temporise Martine Aubry. Réponse de Ségolène Royal: "Je ne fais pas ça pour moi, je fais ça pour la gauche".
Libellés : dernières nouvelles en continu, Français, France, L'Express, primaires, socialistes
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home