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vendredi, mai 27, 2011

La Suisse sortira du nucléaire!

La Suisse pourrait sortir du nucléaire d’ici 2034 - SwissInfo

33 ans après l'Appel de Genève du 2 Octobre 1978, la Suisse a décidée de sortir du nucléaire dans 33 ans!

Le gouvernement helvétique a décidé mercredi de débrancher les centrales atomiques dès qu'elles auront atteint 50 ans. Le parlement légiférera à ce propos en juin. Les réactions vont de l’enthousiasme total à la sévère condamnation.


Le gouvernement a donc opté pour un abandon progressif du nucléaire, dans un pays qui compte cinq centrales.

Le premier réacteur à être mis hors service devrait être Beznau I en 2019.Puis Beznau II et Mühleberg suivraient en 2022. La centrale de Gösgen serait fermée en 2029 et celle de Leibstadt en 2034.

Un bémol toutefois… Face à la presse, Doris Leuthard, la ministre de l'Environnement, des transports, de l'énergie et de la communication, a précisé que les centrales seront exploitées tant que leur sécurité est assurée. Ainsi, il n'est pas exclu qu'un réacteur garantissant toute sécurité puisse être exploité pendant 60 ans, a dit la ministre.

De manière plus générale, la conseillère fédérale a expliqué ainsi la décision du gouvernement: «Jusqu’à présent, l’énergie nucléaire faisait partie de notre politique énergétique, car elle présentait deux avantages par rapport aux autres énergies. D’une part, elle était meilleur marché et, d’autre part, elle ne provoquait pas de dégagement de CO2. Mais après Fukushima, nous devons réfléchir à la question de savoir si nous voulons vivre, en Suisse, avec le risque résiduel lié aux centrales. Par ailleurs, l’évolution du marché montre que le nucléaire tend à devenir plus cher, tandis que les énergies renouvelables deviennent meilleur marché.»

La Confédération avait élaboré trois scénarios pour l'après-Fukushima: un maintien des installations existantes avec un éventuel remplacement des trois sites les plus anciens, le non-remplacement des centrales à la fin de leur période d'exploitation et un abandon plus rapide avec une mise hors service des centrales existantes avant la fin de leur période d'exploitation.

Comme attendu, le gouvernement a opté pour la 2e solution. Le choix du Conseil fédéral sert de recommandation pour le parlement, qui légiférera à partir du 8 juin sur le sujet. Une décision finale est attendue à la mi-juin.


Réactions

La décision du Conseil fédéral menace la sécurité de l'approvisionnement énergétique de la Suisse, dans la mesure où l'on ignore encore quand et par quoi l'énergie nucléaire pourra être remplacée. De plus, une hausse des prix pèserait considérablement sur la population, l'économie et l'emploi, selon economiesuisse, la Fédération des entreprises suisses, qui considère qu’il s’agit là d’une décision peu sérieuse, contradictoire et irresponsable.

Du côté de partis politiques, l'UDC (Union démocratique du Centre, droite conservatrice) juge la décision hâtive. Le gouvernement risque de pénaliser l'économie et les ménages à travers des prix de l'électricité nettement plus élevés et des impasses dans l'approvisionnement, indique le parti dans un communiqué.

Le PLR (Parti libéral-radical, droite) estime que l'arrêt à la fin de leur durée de vie des centrales nucléaires existantes est une bonne chose, mais critique en revanche la décision du Conseil fédéral de fermer à tout jamais la porte à de nouvelles technologies dans ce secteur. Il demande une votation populaire dans 10 ans.

Le PDC (parti démocrate-chrétien, centre) parle de décision «courageuse», la mettant avant tout sur le compte de «sa» ministre Doris Leuthard. Après la catastrophe de Fukushima, c'était la seule voie politique envisageable, selon lui.

Le Parti socialiste (PS) quant à lui salue la décision, mais estime toutefois que la durée de vie de 50 ans laissée au centrales est encore trop longue, en particulier pour celles de Mühleberg et Beznau I. Les Verts vont plus loin en exigeant une sortie immédiate de l'atome. Comme le souhaite la population, affirment-ils.


Stratégie énergétique

Le débranchement des centrales nucléaires coûtera cher. Selon le Conseil fédéral, la facture pour couvrir autrement les besoins électriques sera comprise entre 0,4 et 0,7% du produit intérieur brut (PIB), soit 2,2 à 3,8 milliards de francs.

Le consommateur risque de débourser 10% à 15% de plus pour son
courant, a précisé Pascal Previdoli, directeur suppléant de l'Office
fédéral de l'Energie. Mais la note finale dépendra de beaucoup de
facteurs. D'un autre côté, construire une nouvelle centrale nécessiterait 6
milliards d'investissements, a relevé Mme Leuthard.

Pour compenser la part du nucléaire, qui compose actuellement 39% du courant utilisée en Suisse, le Conseil fédéral a fixé une «stratégie énergétique 2050». La priorité va aux économies d'énergie et au développement de nouvelles sources de production d'électricité.

Une baisse de la consommation est inéluctable, a souligné Doris Leuthard. Le Conseil fédéral veut promouvoir une utilisation parcimonieuse de l'électricité. Il prévoit de renforcer les mesures d'efficacité énergétique avec des exigences minimales pour les appareils, les mécanismes de bonus-malus et les campagnes de sensibilisation de la population.

Côté élargissement de l'offre d'électricité, l'hydraulique et les nouvelles énergies renouvelables auront la priorité. Leur part dans le mix d'électricité doit être sensiblement développée, grâce notamment à la rétribution à prix coûtant du courant injecté.

Mais pour couvrir la demande, il faudra aussi développer la production à base de combustible fossile par le couplage chaleur-force et la construction de centrales à gaz à cycle combiné, selon Mme Leuthard.

Enfin, pas question de renoncer aux importations d'électricité: elles restent nécessaires temporairement pour garantir la sécurité de l'approvisionnement. Il ne sera pas possible d'exiger du courant uniquement non nucléaire, a admis la conseillère fédérale.


Ailleurs en Europe

En Europe, seule l'Allemagne envisage peut-être une sortie du nucléaire. La catastrophe de Fukushima n'a sinon pas fait changer de position les autres pays, malgré l'opposition de la rue qui se renforce.

Après la catastrophe de mars dernier, la chancelière Angela Merkel avait décidé la fermeture pendant trois mois, jusqu'à la mi-juin, des sept plus vieux réacteurs d'Allemagne. Elle avait aussi remis en cause l'allongement de 12 ans en moyenne de l'exploitation des 17 réacteurs nucléaires que sa majorité avait voté quelques mois plus tôt. Le gouvernement doit définir sa stratégie sur l'atome d'ici début juin, puis adopter un projet de loi.

Mais sinon, la plupart des pays européens restent inflexibles, à l'image de la France et de la Grande-Bretagne, les deux pays qui comptent le plus de réacteurs nucléaires en Europe. Le président français Nicolas Sarkozy l'a d'ailleurs répété plusieurs fois: pas question de sortir du nucléaire.

S'agissant des autres pays voisins de la Suisse, seule l'Autriche a abandonné l'énergie atomique, dès 1978.

La position de l'Italie est, elle, ambivalente. Rome a abandonné le nucléaire en 1987, après la catastrophe de Tchernobyl et un référendum par lequel 80% des Italiens se sont prononcés contre cette énergie. Une décision qui n'a jamais vraiment été remise en cause jusqu'en 2008 lorsque le gouvernement Berlusconi a annoncé son intention de construire 13 centrales de nouvelle génération d'ici 2020. Depuis l'accident de Fukushima, le débat est vif dans la Péninsule, mais le gouvernement campe sur sa position. Un référendum sur le sujet est prévu en juin.

Au niveau de l'UE, Bruxelles n'a guère de pouvoir: le choix du nucléaire est du ressort des Etats membres. L'UE a toutefois décidé de faire le grand ménage dans son parc nucléaire et de tester la résistance de ses réacteurs nucléaires à des événements extrêmes après le séisme et le tsunami au Japon. Mais la Commission européenne peine à mettre tout le monde d'accord s'agissant des critères.


swissinfo.ch et les agences

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mardi, mai 24, 2011

Le volcan islandais perturbe le trafic aérien en Europe du Nord

Le volcan islandais perturbe le trafic aérien en Europe du Nord - Le Monde

Le volcan islandais Grimsvötn continuait de cracher un lourd nuage de cendres, mais son activité a diminué, permettant la réouverture des aéroports internationaux en Islande, tandis que de premières pertubations sont intervenues dans le trafic aérien en Europe du Nord. Des milliers de passagers étaient bloqués mardi matin en Ecosse, alors que plusieurs compagnies aériennes ont interrompu leurs vols au départ ou vers l'Ecosse. Les aéroports de Glasgow et Edimbourg ont été affectés dans la nuit, et ceux d'Aberdeen et Inverness devaient également être perturbés.

En Islande, le volcan Grimsvötn assombrit le ciel.

Deux cent cinquante deux vols ont été annulés mardi sur l'Ecosse et le nord de l'Irlande, a annoncé Eurocontrol. L'organisation européenne de la sécurité aérienne a cependant fait savoir qu'"aucune fermeture de l'espace aérien n'était attendue"mardi hors Islande, même si le nuage de cendres devait bien "affecter" une partie du ciel européen. Après l'Europe du Nord, le nuage pourrait se diriger vers l'espace aérien français et le nord de l'Espagne jeudi "si les émissions volcaniques se poursuivent avec la même intensité", a averti Eurocontrol.

L'autorité britannique de régulation du trafic aérien NATS (National Air TrafficServices) a annoncé que le nuage de cendres est parvenu au-dessus de l'Ecosse à 3 heures mardi. Conséquence de ces événements, le président américain,Barack Obama, est arrivé lundi soir à Londres, plus tôt que prévu par son programme (son avion devait initialement y atterrir mardi), après une visite effectuée en Irlande.

"AUCUN VOL ENTRE LONDRES ET L'ÉCOSSE"

"A la suite des prévisions [de présence] de [quantités] significatives de cendres volcaniques dans l'espace aérien écossais", la compagnie British Airways a de son côté décidé, également "par précaution", qu'"elle n'assurerait aucun vol entre Londres et l'Ecosse mardi (...) qui arrive en Ecosse avant 14 heures, heure locale(15 heures, heure de Paris) ou part d'Ecosse avant 14 heures".

La néerlandaise KLM a de même annulé seize vols entre Amsterdam et le nord du Royaume-Uni, notamment l'Ecosse. La compagnie cargo Loganair a suspendu 36 vols prévus entre lundi 19 heures et mardi 14 heures, pour la plupart des vols intérieurs écossais, mais aussi quelques vols à destination de Birmingham (Angleterre) et Belfast (Irlande du Nord).

De même, l'Irlandaise Aer Lingus et la compagnie easyJet ont suspendu leurs vols en direction de l'Ecosse et du nord de l'Angleterre.

De son côté, la compagnie à bas coûts Ryanair a protesté contre la décision des autorités irlandaises de suspendre ses vols de et vers Edimbourg, Glasgow et Aberdeen pour des raisons de sécurité. Sur son site Internet, la compagnie indique : "Ryanair s'oppose fortement à cette décision et pense qu'il n'y a pas de raison pour ces annulations de vols, et va rencontrer les autorités (aériennes irlandaises)mardi matin pour que cette restriction levée".

Il revient aux compagnies aériennes de prendre la décision d'opérer leurs vols ou non, mais elle doivent présenter un plan de sécurité aux autorités de régulation, qui l'approuvent ou le refuse

Le trafic aérien est perturbé mardi à compter de 8 heures sur une partie de la Norvège en raison de l'érupion du Grimsvötn, a annoncé l'opérateur des aéroports du pays scandinave Avinor. Seront concernés dans un premier temps les vols d'avions et d'hélicoptères sur les aéroports de Stavanger et de Karmoey.

Une petite partie de l'espace aérien au Danemark a été fermé mardi matin en raison de l'éruption du volcan islandais, a annoncé l'autorité du contrôle aérien Naviair. La mesure ne concerne que le nord-ouest de l'espace aérien danois et s'applique aux vols sous un plafond de 6 000 mètres. La fermeture partielle de l'espace aérien est pour l'heure prévue jusqu'à 12 heures.

Il n'y a "aucun risque" qu'il touche l'espace aérien français dans les prochaines quarante-huit heures, après "tout dépendra", a déclaré lundi le secrétaire d'Etat français aux transports, Thierry Mariani.

RÉOUVERTURE DE L'AÉROPORT DE REYKJAVIK

Tandis que le Groenland a clos une partie de son espace aérien, l'Islande, dont l'espace aérien est fermé depuis dimanche, devait rouvrir lundi soir ses quatre aéroports internationaux, en particulier le plus important, celui de Reykjavik-Keflavik, qui dessert la capitale.

Une porte-parole des autorités aéroportuaires islandaises (Isavia), Hjordis Gudmundsdottir, a précisé que seule une petite partie de l'espace aérien islandais, située dans le sud de l'île dans la région du volcan, demeurerait encore fermée.

Selon de premières constatations, les cendres projetées par le Grimsvötn sont plus lourdes et se déplacent donc moins que celles émises il y a un an par un autre volcan islandais, l'Eyjafjöll, dont l'éruption avait entraîné la plus grande fermeture d'espace aérien décrétée en Europe en temps de paix.

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dimanche, mai 22, 2011

Timide transparence sur les conséquences de l'accident de Fukushima

Timide transparence sur les conséquences de l'accident de Fukushima - Le Monde

TOKYO, CORRESPONDANCE - Quelque chose a changé dans l'information donnée aux Japonais sur la crise nucléaire de Fukushima. Après deux mois passés à minimiser les dangers encourus, à éluder les questions sur la gravité réelle de l'accident survenu après le séisme et le tsunami du 11 mars dans quatre des six réacteurs de la centrale, le gouvernement, la Compagnie d'électricité de Tokyo (Tepco), mais également les chercheurs auparavant parties prenantes du puissant lobby nucléaire nippon, commencent à faire preuve d'un peu plus de transparence.

Image de la centrale de Fukushima frappée par le tsunami du 11 mars 2011.

Preuve de cette évolution, sensible mais timide, le porte-parole du gouvernementYukio Edano s'est engagé à faire "tout son possible pour garantir la transparence de l'information" lors de la visite du 24 mai au 2 juin d'une équipe d'enquêteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Un aveu qui en dit long sur la politique suivie jusque-là.

De même, les documents rendus publics le 16 mai par Tepco témoignent du chaos à la centrale immédiatement après le tremblement de terre de magnitude 9 qui a frappé le Tohoku, le nord-est du Japon. Il ressort de ces compte-rendu que, contrairement à ce qu'affirmaient l'entreprise et la plupart des experts "officiels" repris par les grands médias japonais, l'accident nucléaire a commencé avant l'arrivée du tsunami, preuve que l'installation, pourtant construite selon des normes considérées comme les plus strictes du monde, a mal résisté au tremblement de terre. Le tsunami n'a fait qu'aggraver la situation.

DANGEROSITÉ PERSISTANTE

De même, les annonces de Tepco, selon lesquelles les cuves des réacteurs étaient intactes et le combustible avait partiellement fondu, étaient erronées et surtout bien loin d'une réalité qui confirme la dangerosité persistante d'une situation d'autant plus précaire que la région reste soumise à de violentes répliques sismiques comme celles de magnitudes 5,8 et 4,6, qui ont touché l'est du Japon vendredi 20 mai. Les nouvelles données hypothèquent également l'engagement de Tepco, pris le 17 avril et réaffirmé le 17 mai, de reprendre le contrôle de l'installation d'ici six à neuf mois.

Mais ce qui inquiète le plus les Japonais aujourd'hui est l'information sur les niveaux de contamination. Le ministère des sciences tient à jour des mesures réalisées dans toutes les préfectures du pays.

Plusieurs chercheurs, comme le professeur Kunihiko Takeda, expert en enrichissement de l'uranium, contestent la manière dont elles sont réalisées. Il regrette notamment qu'elles soient effectuées à 18 m de hauteur. A ses yeux, il vaut mieux effectuer des mesures au niveau du sol, pour connaître l'exposition réelle de la population. Mais, à ce niveau elles devraient être plus élevées.

UNE CARTE DES ZONES CONTAMINÉES

L'autre critique porte sur la gestion de la contamination des aliments. Malgré la découverte de hauts niveaux de radiations dans du lait ou des légumes à feuilles (épinards, persil...), les ventes ne sont pas systématiquement interdites.

Autrement, le gouvernement a rendu publique à deux reprises, une fois en avril, puis le 17 mai, une carte des zones contaminées. Pour les zones les plus touchées, qui s'étendent jusqu'à une quarantaine de km en direction du nord-ouest de la centrale et dont les populations, environ 80 000 personnes, doivent être évacuées avant la fin mai, il a fixé des niveaux acceptables de radiation à 20 milliSieverts (mSv) par an, une décision qui a incité l'expert en radioprotection, et professeur à l'université de Tokyo Toshiso Kosako à démissionner le 29 avril de son poste de conseiller du gouvernement.

"Il est rare que des travailleurs du nucléaire soient exposés à 20 mSv de radiation en un an. D'un point de vue académique et humain, je ne peux pas accepter que des enfants le soient", avait-il déclaré, en larmes, lors de la conférence de presse donnée après avoir quitté son poste. Il avait également critiqué le gouvernement pour la lenteur des autorités à activer le système de prévision de diffusion des radiations Speedi et à dévoiler les informations collectées par la suite. "Le gouvernement a ignoré la loi, avait-il ajouté. Il a pris des mesures au coup par coup, échouant à reprendre rapidement le contrôle de la situation."

ÉVOLUTION DES DISCOURS

Le mécontentement de M. Kosako est révélateur d'un malaise. Lui-même a toujours été un fervent défenseur du nucléaire. Il faisait notamment partie des critiques du sismologue Katsuhiko Ishibashi, l'un des rares à avoir dénoncé la vulnérabilité des centrales nucléaires japonaises aux tremblements de terre. Inventeur en 1997 du concept de "Genpatsu-Shinsai" – un puissant séisme suivi d'un accident nucléaire – le Pr Ishibashi a toujours critiqué l'aveuglement des décideurs dans leur volonté de construire des centrales à tout pris dans des zones extrêmement dangereuses sur le plan sismique, c'est à dire, à ses yeux, dans tout le Japon.

Toshiso Kosako n'est pas le seul à avoir fait évoluer son discours. Même le président de la Commission de sûreté nucléaire Haruki Madarame, lui aussi grand promoteur de l'atome et très critique des positions du Pr Ishibashi, a reconnu le 1eravril, au côté de 15 experts pro-nucléaires, le danger de l'accident de la centrale de Fukushima.

De même, le 20 mai, l'organisme qu'il dirige a organisé une conférence de presse sur le "malentendu" suscité par la fixation de la limite des 20 mSv par an, pour préciser qu'il "était mieux de limiter l'exposition au maximum", tout en regretant que"certains aient pris l'information du gouvernement comme le signal qu'être soumis à 20 mSv par an était acceptable"

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vendredi, mai 20, 2011

LinkedIn réussit son entrée en Bourse!

Spectaculaire entrée en Bourse pour LinkedIn - Le Monde

L'entrée en Bourse du réseau social professionnel LinkedIn, l'une des plus importantes depuis la crise financière, a été accueillie triomphalement par les investisseurs jeudi à New York. Pendant environ une demi-heure après l'ouverture de Wall Street, les courtiers sont restés suspendus à la première cotation du titre sur le parquet de la Bourse de New York. Ils n'ont pas été déçus : le titre LinkedIn s'est envolé dès les premiers échanges sur le New York Stock Exchange, pour finir à 94,25 dollars, plus de deux fois sa valeur d'introduction (+ 109,44 %). Il est monté jusqu'à 122,70 dollars au plus fort de la séance.

Le New York Stock Exchange pavoisé aux couleurs de LinkedIn, le 19 mai 2011.

LinkedIn est le premier grand réseau social à tester publiquement l'appétit des investisseurs pour une société ressemblant de près ou de loin aux Facebook, Groupon, Twitter et autres Zynga. Le bond de LinkedIn pour son premier jour est le plus élevé depuis celui effectué par le moteur internet chinois Baidu. Son cours de Bourse avait augmenté de 354 % pour ses débuts sur le Nasdaq en 2005. Comme Facebook, la société californienne LinkedIn permet aux utilisateurs de créer de pages profils, mais le site est utilisé par les internautes comme un outil professionnel, pour donner des informations de carrière contenant CV et autres détails.

Mercredi soir, LinkedIn avait placé 7,84 millions d'actions au prix unitaire de 45 dollars, dans le haut de la fourchette prévue, levant près de 217 millions de dollars. Une semaine plus tôt, le premier prix que la société avait annoncé se situait entre 32 et 35 dollars.

Le directeur général de LinkedIn, Jeff Weiner, nouveau millionnaire de fait, a estimé qu'il ne fallait pas considérer la société comme un étalon pour d'autres grosses introductions en Bourse. Jeff Weiner, qui a vendu environ 5 % de ses titres lors de la mise en Bourse, a gagné 5,2 millions de dollars. Sur la base du dernier cours de LinkedIn, le reste de sa participation dans sa société vaut environ 208 millions de dollars. Le co-fondateur de LinkedIn et ex-dirigeant de PayPal, Reid Hoffman, a empoché 5,2 millions de dollars en vendant moins de 1 % de ses titres. Sa participation restante, 21,7 % des droits de vote, vaut désormais 1,8 milliard de dollars. Le groupe français Viadeo, numéro deux du secteur derrière LinkedIn, a de son côté renoncé pour le moment à son projet de cotation en Bourse.

Faut-il voir l'apparition d'une "bulle", alors que certains se remémorent déjà l'engrenage des années 1990 ? "Pas encore", observe Bill Buhr, du site d'analyse financière Morningstar. "Il faut voir ce que les autres sociétés vont faire. Et aussi ce qu'il va advenir de LinkedIn. Il ne s'agit que d'une seule journée". "On pourrait dire que c'est le début d'une étape, qui va se dérouler sur un an ou deux", ajoute l'analyste.

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Guerre des talents: Est-ce que la chute des puissants est plus dure aux Etats-Unis?

Affaire DSK : "La chute des puissants est plus dure aux Etats-Unis" - Le Monde

"C'est sûr que la justice américaine est beaucoup plus violente [qu'en France]". Le constat est signé de l'ancienne juge Eva Joly, aujourd'hui députée européenne. Inculpé de crime sexuel, jeudi, Dominique Strauss-Kahn devrait être libéré sous caution avant d'être assigné à résidence. La prochaine étape judiciaire aura lieu le 6 juin, lorsque l'accusé devra plaider coupable ou non des sept chefs d'accusation contre lui.

Justice accusatoire, rôle central du procureur, images de l'accusé menotté : l'affaire DSK révèle un fonctionnement judiciaire américain différent du système français. Pour Arthur Dethomas, avocat aux barreaux de Paris et de New York,"ce n'est pas la justice qui est violente mais les images" dans un système où "la chute des puissants est d'autant plus dure".

Dominique Strauss-Kahn doit notamment répondre, devant la justice américaine, des charges d'agression sexuelle et de tentative de viol. Ces actes sont-ils jugés avec plus de sévérité aux Etats-Unis qu'en France ?

Me Arthur Dethomas : Une des grandes différences entre les justices des deux pays est qu'en France, il y a un système d'assimilation des peines. On poursuit un seul crime, en général, celui qui implique la peine la plus lourde. Aux Etats-Unis, au contraire, elles se cumulent. La peine de prison qui est potentiellement encourue se révèle donc beaucoup plus élevée. Or, les charges retenues contre DSK sont très sévères.

Le "perp walk", qui exhibe le prévenu aux caméras, n'a rien d'extraordinaire aux Etats-Unis : cette méthode montre que personne n'est au-dessus des lois – ici, Dominique Strauss-Kahn, le 16 mai 2011 à New York.

Aux Etats-Unis, le "sexual abuse" va très vite : c'est la règle du "no means no"["non, c'est non"]. Même une plaisanterie sexuelle sur le lieu de travail, par exemple, est inadmissible dans ce pays. Ces faits sont poursuivis de façon extrêmement sérieuse par les autorités. Cela s'inscrit dans une différence qui relève plus de la culture que du droit.

Eva Joly évoquait, lundi, à propos de l'affaire DSK, la "violence" du système judiciaire américain. Peut-on parler d'un "choc des cultures" ?

Le choc des cultures repose sur une différence fondamentale entre les Etats-Unis et la France : outre-Atlantique, on voit ce qui se passe dans une affaire judiciaire. Le"perp walk", [cette "marche du suspect" où l'on voit l'auteur présumé des faits avancer menotté] est ancré dans la tradition américaine et a énormément choqué car dans l'Hexagone, on ne montre pas la personne arrêtée au moment du transférement chez le juge.

Mais en France, la justice pénale est tout aussi violente : l'incarcération, la privation de liberté et la garde à vue sont des mesures qui, par nature, marquent l'homme. Ce n'est donc pas exact de dire que la justice américaine est "violente". C'est l'image qui l'est.

Cette façon de montrer la justice en action ne nuit-elle pas à la présomption d'innocence ? Existe-t-il les mêmes garanties du respect de ce principe aux Etats-Unis ?

Ce principe existe de la même façon qu'en France. Il est reconnu, bien que les Américains n'en fassent pas la même lecture : il n'y a pas de loi sur les images[que l'on peut montrer ou pas] et la vie privée est beaucoup moins protégée qu'en France. Mais couvrir un événement [comme l'arrestation de DSK] de façon plus discrète parce que l'accusé est une célébrité aurait été vécu comme un passe-droit. Cette idée est ancrée dans la tradition américaine.

Contrairement au système français, la justice américaine est accusatoire...

Il s'agit en effet d'une démarche à charge. Contrairement à la France, il n'existe pas de juge impartial qui instruit à charge et à décharge. Il y a l'équipe du procureur, d'un côté, qui instruit à charge, et l'équipe de la défense, de l'autre côté, qui cherche des preuves à décharge. C'est à chaque partie de fournir ses preuves. Mais l'accusation dispose des moyens illimités de l'Etat alors que l'accusé a l'air très seul face à un système qui, tout entier, est fait pour l'accuser.

En France, il s'agit, à l'inverse, d'un système inquisitoire : le juge d'instruction dispose des moyens illimités de l'Etat pour mener à bien une enquête, à la fois à charge et à décharge. C'est très rassurant pour quelqu'un qui ne dispose pas d'énormément d'argent ni d'une armée de détectives privés susceptibles d'apporter des preuves au dossier.

Quel est le rôle du procureur dans la procédure aux Etats-Unis ?

Absolument central, particulièrement à New York. C'est le procureur, le "district attorney", qui instruit, à charge. En outre, il occupe un poste d'élu, extrêmement politique, généralement tenu par un démocrate, comme c'est d'ailleurs le cas ici[avec Cyrus Vance Jr]. Comme le procureur a obligation de donner tous les éléments qui sont en sa possession, il ne va donc surtout pas chercher ceux à décharge. Car s'il les trouvait, il devrait les remettre à la défense.

La personne qui devra gérer le dossier contre l'ancien patron du FMI peut en tirer un gain politique phénoménal. On peut jurer que DSK aura face à lui quelqu'un de déterminé à mener cette affaire de telle sorte qu'il puisse en tirer tous les bénéfices politiques pour lui-même. Cela complique la tâche de DSK dans ce dossier.

Le rôle des avocats est également particulier...

La grande différence avec le système français, c'est qu'aux Etats-Unis, les avocats peuvent enquêter. Ainsi, le passé judiciaire, médical, affectif, sexuel de la victime va être observé au microscope par les équipes de la défense pour essayer de mettre en difficulté tout témoignage qu'elle pourrait apporter.

Les avocats de la plaignante, eux, ont un rôle de protection, car la partie civile n'existe pas aux Etats-Unis. La présumée victime pourra éventuellement déposer une plainte civile pour obtenir des réparations, mais dans le cadre d'un autre procès. Le rôle de ses avocats consiste à la protégér de la pression médiatique extrêment forte qui, quand on n'est pas habitué à ce genre de maelström, se révèle d'une violence inouïe. Ils vont également la préparer pour sa déposition, parce que le témoignage a une valeur centrale dans la justice américaine : on témoigne à charge, mais la partie adverse peut ensuite poser des questions qui peuvent se révéler d'une extrême violence. Elle peut aller très loin pour montrer qu'on ne doit pas vous croire.

Ce système – où le fait de s'attacher les services des avocats les plus réputés et les plus expérimentés fait une vraie différence – ne favorise-t-il pas une justice à deux vitesses ?

Ce serait un raccourci facile, en France comme aux Etats Unis. Bien sûr, avoir davantage de moyens donne accès à une équipe de défense plus fournie, avec des avocats plus expérimentés. Il est vrai qu'aux Etats-Unis, le système accusatoire implique énormément de moyens pour apporter des preuves. C'est en ce sens-là que l'on peut parler d'une justice à deux vitesses.

Néanmoins, tout le monde est traité à la même enseigne. J'entendais Robert Badinter affirmer qu'il était choquant de traiter Dominique Strauss-Kahn comme un"minable dealer". C'est donc en France qu'il y aurait une justice à deux vitesses : on a peut-être tendance à mieux protéger les puissants et à prendre moins d'égards avec les faibles. Aux Etats-Unis, le traitement des gens célèbres n'est pas différent : pas de quartiers VIP dans les prisons, pas de passe-droits. La chute n'en est que plus dure si vous êtes puissant.

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mercredi, mai 18, 2011

Comment choisir son master?

Choisir son master en dix questions - Le Monde

Cherchez "master management" sur Google et vous obtiendrez… 514 millions de résultats. Pour "master commerce", seulement 114 millions. Avec les nombreux "masters of science", on est proche avec 117 millions. Rien qu'en France, on estime l'offre de masters, MBA et mastères spécialisés à plus de 7 500 diplômes. L'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur) évalue plus de 6 000 masters universitaires ! Un univers pas facile à percer pour ceux qui ne poursuivent pas un cursus linéaire dans la même université de la première année de licence au doctorat. Et encore plus pour des salariés qui ont souvent perdu tout contact avec le monde universitaire. Alors que nous entrons dans la dernière ligne droite des inscriptions, les dix questions à se poser absolument.

1. COMMENT CHOISIR ?

En master, il est temps de se décider sur un avenir professionnel. Sans parler du doctorat, rien n'empêche bien sûr de suivre plusieurs masters ou d'enchaîner masters universitaires et mastères spécialisés, grande école et master ou mastère spécialisé, etc.

Des étudiants dans une salle de cours d'université.

Le tout est quand même de prendre garde à ne pas présenter un CV type "éternel étudiant", dont ont tendance à se méfier les entreprises... "Vous devez d'abord faire le point sur vous-même avant de chercher coûte que coûte le meilleur master, conseille Simone Bonnafous, présidente de l'université Paris-Est Créteil Val-de-Marne (UPEC). Des compétences que vous souhaitez acquérir peuvent justifier des virages en sachant que les entreprises ont besoin de profils ouverts et que cela peut être très profitable de mêler dans un même parcours le droit, les langues et des études de gestion, le tout pourquoi pas en apprentissage."

Car suivre un master, c'est non seulement acquérir une expertise dans un domaine pointu, mais aussi passer par des périodes de stages ou en laboratoires qui vous aideront à comprendre si c'est bien dans cet environnement professionnel que vous souhaitez travailler. Sans oublier les relations privilégiées avec un petit nombre d'étudiants dûment sélectionnés que vous devez prendre soin de cultiver car ils constitueront votre réseau de demain.

2. GRANDE ÉCOLE OU UNIVERSITÉ ?

Une question qui ne se pose bien sûr pas partout, les lettres ou médecine restent l'apanage des universités quand le commerce-management ou les sciences se retrouvent aussi bien à l'université que dans les grandes écoles. "Pour étudier la communication ou les affaires internationales, il est logique de venir chez nous,constate ainsi Hervé Crès, directeur adjoint de Sciences-Po Paris. Dans les masters où nous sommes en concurrence avec les grandes écoles de commerce, comme le marketing ou la finance, nous ne proposons pas les mêmes méthodes."

"Dans nos mastères spécialisés, les employeurs viennent chercher des diplômés centraliens un peu différents qui, sans être passés par le cursus grande école, maîtrisent nos méthodes, explique de son côté Hervé Biausser, directeur de l'Ecole centrale de Paris, qui propose pas moins de 18 mastères spécialisés accessibles après un bac +5, notamment en management et technologies. Pour des élèves d'écoles moins renommées que la nôtre, c'est l'occasion de bonifier leur diplôme."

Et Simone Bonnafous de résumer : "Dans le système où nous vivons, les très grandes écoles, – je dis bien les 'très grandes' – apportent encore à leurs titulaires un avantage déterminant sur le marché de l'emploi, notamment en termes de réseaux. Mais les étudiants devraient se poser plus de questions en ce qui concerne les 'moins grandes' écoles, qui ne savent guère faire de recherche et sont parfois beaucoup plus chères que l'université, qui possède d'excellents enseignants, s'est professionnalisée, propose des stages et a d'excellents taux d'insertion en masters."

3. COMMENT FINANCER SON CURSUS ?

237 euros pour un master à l'université, 45 000 pour un MBA à HEC. Deux chiffres qui traduisent aussi la diversité d'un univers au sein duquel cohabitent des formations quasi gratuites et des "Rolls" réservées à des cadres de très haut niveau. Le principal critère de choix est alors l'intérêt de son investissement sur le marché du travail. L'université est alors beaucoup moins chère, en formation initiale mais aussi en formation continue. "Pour des salariés, le coût de nos masters varie selon qu'ils sont accessibles en formation continue et initiale à la fois – 4 500 euros par an –, en formation continue uniquement – 6 000 euros – ou s'il s'agit d'un Executive MBA, que nous facturons 10 000 euros à des cadres en activité ", explique Jérôme Rive, directeur de l'IAE (institut d'administration des entreprises) de Lyon, le plus important de France avec ses 6 000 étudiants.

Obtenir un financement pour un diplôme d'IAE ou de grande école ne sera de toutes façons pas bien difficile, que ce soit en formation initiale en continue. En effet, les banques savent que ces cursus se vendent bien sur le marché du travail. En revanche, la question devient plus épineuse lorsqu'on souhaite poursuivre ses études en sciences humaines ou dans certaines filières scientifiques peu "porteuses"…

4. PEUT-ON SUIVRE UN MASTER EN ALTERNANCE ?

Quand se "payer" un master ou un mastère spécialisé (MS) semble hors de prix, la solution pour beaucoup est alors de recourir à l'apprentissage, qui se généralise des écoles d'ingénieurs à l'université. "Les entreprises apprécient tout particulièrement des étudiants en master sur un rythme de trois jours à l'école, deux jours en entreprise", explique Jean-Michel Perrenot, directeur de l'IGS Lyon, dont les masters en ressources humaines sont parmi les plus recherchés. "Pour réussir en alternance, il faut montrer qu'on est à la fois capable d'être recruté par une entreprise et de continuer à apprendre".

5. CELA VAUT-IL LA PEINE DE PARTIR À L'ÉTRANGER ?

Pour apprendre la langue, pas forcément tant les formations 100 % en anglais sont aujourd'hui nombreuses en France même. Mais quand il s'agit de comprendre une culture, rien ne vaut évidemment l'expatriation. Si, en Europe, les échanges dans le cadre du programme Erasmus fonctionnent très bien et sont plébiscités au niveau master, partir dans le reste du monde peut être plus compliqué et… plus cher.

Et là, l'avantage va clairement aux grandes écoles, notamment celles de commerce, qui proposent quantité de formules pour passer une partie de son cursus à l'étranger et sont devenues de plus en plus internationales. "Elles sont même celles qui le sont le plus reconnues dans le monde et le seront encore plus à l'avenir", se félicite Pierre Tapie, président de la CGE (Conférence des grandes écoles) et directeur général de l'Essec, qui compte 1 600 étrangers sur 4 300 étudiants.

6. EXISTE-T-IL DES LABELS ?

Si tous les masters remis par les universités bénéficient automatiquement du"grade" de master correspondant, les grandes écoles ne peuvent l'arborer qu'à condition d'avoir reçu l'agrément de la Commission d'évaluation des formations et des diplômes de gestion (CEFDG), pour les écoles de commerce, et la Commission des titres d'ingénieur (CTI), pour les écoles d'ingénieurs. Mais cela n'empêche pas de voir fleurir des "masters XY" ("XY" pour le nom de l'école) qui n'ont de master que le niveau bac+5. Faites bien la différence. La CGE(Conférence des grandes écoles) labellise elle deux types de masters : les mastères spécialisés et les MSc.

Dans le domaine très concurrentiel du commerce-management, l'agence européenne EFMD remet aux plus grandes business schools les labels Equis et Epas. Les meilleurs établissements sont souvent également accrédités par l'AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business) et l'AMBA(Association of Masters of Business Administration). On parle de "triple couronne" pour les établissements accrédités Equis, AACSB et AMBA. Les universités possèdent plus rarement ces labels puisque sont labellisés Equis uniquement Paris-Dauphine et l'IAE d'Aix-en Provence (également membre de l'AMBA). La compétition est moins acharnée entre les écoles d'ingénieurs, qui bataillent moins pour être accréditées EUR-ACE.

7. QUE VALENT LES PALMARÈS ?

On ne compte plus les palmarès de masters. Par rapport à d'autres moins "sérieuses", les évaluations menées par l'Aeres (Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur), organisme public indépendant, sur les masters universitaires ont le mérite de la clarté et de la transparence. L'accès à l'ensemble de ses évaluations est libre sur son site où vous pourrez retrouver les notes de chaque master (des meilleurs A+ aux médiocres C) avec les commentaires de ses experts.

A l'international, à côté du fameux "Classement de Shanghaï" (aujourd'hui appelé"Academic Ranking of World Universities"), deux grands "fabricants" anglo-saxons de "rankings" sont en compétition: le Times Higher Education (THE) et QS. Dans les deux cas, les classements sont très largement dominés par les universités américaines. D'autres plus spécifiques existent en économie-gestion, et notamment les MBA. Se distinguent alors le Financial Times, Business Week etThe Economist.

8. PEUT-ON OBTENIR UN MASTER EN TRAVAILLANT ?

"Aujourd'hui, les salariés souhaitent de plus en plus obtenir un véritable diplôme plutôt que de simples attestations", constate Philippe Cassuto, coordinateur régional de la formation continue universitaire dans l'académie d'Aix-Marseille. C'est ainsi l'occasion pour certains qui ne sont pas passés par la case enseignement supérieur de mettre une touche d'excellence sur leur CV. "Nous avons même eu le cas d'un cadre sans aucun diplôme qui a obtenu un master information-communication en VAE [validation des acquis de l'expérience]", commente encore Philippe Cassuto.

"Nombreux sont les cadres qui se rendent un jour compte qu'il leur manque des compétences pour progresser dans leur entreprise ou un diplôme pour s'y affirmer. Ils souhaitent donc de plus en plus passer par une formation diplômante type master, constate également Christophe Boisseau, directeur marketing de l'IFG-CNOF, l'un des organismes de formation continue les plus reconnus en France dans le domaine du management. Nous conseillons aux cadres de ne pas acheter de la formation comme un produit de consommation banal mais de se créer un véritable parcours de formation qui peut aller jusqu'au master."

L'occasion également de se mêler à d'autres profils. Si les MBA sont généralement réservés à des cadres ayant au moins 3 années d'expérience professionnelle, nombreux sont en effet les masters qui les reçoivent au milieu de plus jeunes. "Au sein de notre master négociation internationale, un quart des étudiants sont des professionnels, reprend Philippe Cassuto. C'est très formateur pour les plus jeunes d'être avec des pros et pour les pros de se confronter à de nouvelles approches.""À l'IAE, nous avons les deux cas, remarque de son côté Jérôme Rive, avec des masters 100 % formation continue dans lesquels les professionnels entrent généralement directement en 2e année, et d'autres qui panachent les profils. Dans un master en ressources humaines, par exemple, jeunes en formation et cadres expérimentés n'ont pas du tout les mêmes besoins et nous préférons avoir des masters séparés."

9. QU'EST CE QU'UN DIPLÔME "EXECUTIVE" ?

Parce qu'un cadre ne peut pas forcément quitter son entreprise pendant 1 an pour se former, certains diplômes s'obtiennent dans le cadre de formations dont les cours en groupes n'ont lieu que pendant les week-ends et les vacances. Ils se préparent généralement sur une durée allant de 16 à 18 mois et on parle alors d'executive mastère spécialisé ou MBA. "Enseigner à des cadres, c'est une tout autre pédagogie qu'avec des étudiants: elle est autant fondée sur l'échange d'expérience entre les participants que sur le cours", commente Jérôme Caby, directeur de l'ICN à Nancy, qui propose un executive MBA.

Mais comment se décider entre un mastère spécialisé (MS) et un MBA, tous deux en executive ? "Ce ne sont pas forcément des candidats de même niveau, répondPascale Martin Saint-Étienne, responsable des mastères spécialisés d'ESCP Europe. En MBA, on vient acquérir du leadership, en MS on se réassure dans sa carrière en acquérant des compétences nouvelles auprès de professeurs souvent à la pointe de l'innovation." Et pensez aussi que beaucoup de MBA ont une vocation internationale et s'effectuent donc entièrement en anglais.

10. LE CAP DE LA SÉLECTION EST-IL DIFFICILE À PASSER ?

Il n'y a théoriquement pas de sélection à l'entrée en première année de master universitaire. Théoriquement car nombreux sont ceux qui la pratiquent plus ou moins ouvertement. D'autant que la sélection à l'entrée en seconde année est elle tout à fait légale. Tout dépend en fait de l'offre et de la demande! Intégrer certains masters recherche dans des matières scientifiques peu prisées peut se révéler très facile, alors que HEC ou Paris 11 peuvent se permettre de refuser 95 % des candidatures dans certains de leurs diplômes. "Nous avons eu l'année dernière 800 candidatures pour 60 places au sein de notre master management international, un chiffre qui a doublé en un an", commente ainsi Jérôme Rive.

Selon les cas, le processus peut donc être plus ou moins long et difficile. "Entre mars et mai, nos candidats doivent rédiger une lettre de motivation, passer le test propre aux IAE (le Score IAE-message), le TOEIC pour l'anglais et, enfin, un entretien devant un jury", explique encore Jérôme Rive. Et en formation continue, le processus commence encore un peu plus en amont car il faut laisser aux candidats reçus le temps de boucler le financement de leur master. Un master, ça se mérite !

Olivier Rollot

" Pourquoi nous avons choisi de suivre un master"

Elles s'appellent toutes les deux Lucie, sont toutes les deux étudiantes à Lyon et suivent toutes les deux leur 2e année de master. La ressemblance s'arrête là. La première, Lucie Boucher, étudie les sciences de l'environnement industriel et urbain. La seconde, Lucie Thévenon, le management international à l'IAE de Lyon : "J'ai choisi ce master entièrement en anglais pour conserver mon niveau", commente-t-elle, tout juste de retour de quinze mois en Ecosse, après avoir obtenu un bachelor en Angleterre et un DUT carrières juridiques.

"Je voulais m'initier à la recherche", confie de son côté Lucie Boucher, qui, comme 10 % des étudiants de l'INSA de Lyon, a opté pour un master de l'université Claude-Bernard parallèlement à son cursus d'ingénieur : "Je profite du jeudi après-midi, où je n'ai pas cours, pour compléter mes compétences dans ce master. Je rencontre d'autres types d'étudiants, dont pas mal d'étrangers. C'est très épanouissant."

L'environnement international est aussi l'un des grands atouts de l'IAE. "Nous ne sommes que 10 Français sur 30 étudiants. Mais j'ai aussi opté pour l'IAE à cause de son prix, très bon marché par rapport aux écoles de commerce, alors que sa réputation auprès des entreprises est excellente. Je trouvais que mon bachelor ne suffisait pas et je ne voulais pas être assistante juridique." Lucie Boucher a opté pour un master à la fois pour les compétences qu'il lui apportait et pour "augmenter la reconnaissance internationale de son cursus en obtenant un diplôme universitaire".

Maintenant proches du marché du travail, les deux jeunes femmes ont profité des stages pour affiner leurs projets. Lucie Thévenon aimerait travailler dans la logistique et "s'expatrier deux ans ou plus". Lucie Boucher s'intéresse au "traitement biologique des déchets, secteur passionnant et plein d'avenir".

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Comment fonctionne notre cerveau?

Un cerveau artificiel pour comprendre le naturel - SwissInfo

Par Marc-André Miserez, swissinfo.ch, Lausanne


Construire un cerveau artificiel copié sur le vrai pour comprendre comment cette formidable machine fonctionne et dysfonctionne: c’est le défi du Human Brain Project, en lice pour un soutien européen d’un milliard d’euros. Visite guidée de ses labos de l’EPFL, aux portes de Lausanne.


«C’est une chance unique pour l’Europe de prendre le leadership dans la connaissance du cerveau», affirme Henry Markram. Pour convaincre, le professeur de l’EPFL doit aussi manier le langage des politiques. Car si son Human Brain Project (HBP) semble très bien parti pour décrocher l’année prochaine un titre de «flagship» européen (voir colonne de droite, ci-dessous), le milliard d’euros promis ne viendra pas entièrement de Bruxelles. Les pays hôtes des projets devront aussi y aller de leur contribution.

Et plus l’assise sera large, plus nombreuses seront les potentielles sources de financement. Dans ce domaine, avec déjà treize universités associées dans neuf pays, HBP met toutes les chances de son côté. D’autant que la liste reste ouverte, à l’Europe comme au monde. «Il se publie 60'000 articles scientifiques sur le cerveau chaque année», aime à rappeler Henry Markram. Au lieu de laisser ces articles dormir dans les bibliothèques, le HBP ambitionne de tous les intégrer, pour construire une machine proprement unique au monde.


Comment ça marche

A l’enseigne du projet Blue Brain, Markram et ses collaborateurs travaillent déjà depuis 2005 sur un cerveau artificiel qui se veut aussi proche d’un cerveau biologique que ce qu’il est techniquement possible de faire. Ici, on pratique par «reverse engineering»: au lieu de dessiner un objet avant de le construire, on part d’un objet existant et on essaye d’en dresser le plan.

Et on commence par les briques fondamentales. Les protéines, ces grosses molécules qui forment les cellules, puis les neurones, par où passe l’information et les cellules gliales qui les nourrissent, les alimentent et modulent les transmissions, sans oublier ces transmissions elles-mêmes, faisceaux d’ions passant d’une cellule à l’autre par de longs filaments: tout cela est reconstruit virtuellement à partir de données récoltées sur du matériau vivant.

Disposés en étoile autour d’un microscope à infrarouge, une douzaine de petits boîtiers prolongés par une pipette en plastique semblent tous se nourrir à la même source de lumière verte. Chaque unité contient douze neurones de rat, dont la machine décrypte précisément toute l’activité, laquelle est ensuite modélisée sur ordinateur.

C’est la base même du projet. Depuis 2005, ces expériences se sont révélées une vraie mine d’informations sur le mode de fonctionnement basique des cellules cérébrales. Grâce à elles, Blue Brain a déjà pu simuler une colonne néocorticale de rat, unité de base du cerveau, faite de 10'000 neurones, capables d’établir entre eux jusqu’à 30 millions de connexions.

Mais le cerveau humain, but ultime du HBP, compte au bas mot 100 millions de neurones. Et aujourd’hui, il faut la puissance totale d’un PC portable pour simuler le comportement d’un seul neurone. Autant dire qu’il va falloir booster les ordinateurs. On estime qu’un cerveau humain virtuel nécessiterait une machine mille fois plus puissante que le plus gros superordinateur existant. HBP va donc travailler main dans la main avec les constructeurs informatiques pour trouver des solutions en termes de puissance de calcul, de consommation d’énergie et d’évacuation de la chaleur.

Et dire que notre cerveau est capable de faire plus et mieux que toutes ces machines, (presque) sans chauffer et avec juste l’énergie d’une petite ampoule électrique…


A quoi ça sert ?

S’agissant de sa réplique virtuelle, le but n’est pas de construire un tel monstre pour le faire jouer aux échecs ou piloter un astronef comme dans les classiques de science-fiction.

«Ce sera comme une immense installation d’imagerie à résonnance magnétique dans un hôpital. Le but n’est pas d’avoir un jouet avec lequel on peut s’amuser», explique Henry Markram. Son credo est simple: la médecine va maintenir de plus en plus nos corps en bonne santé, mais personne n’a de solutions pour les maladies du cerveau (Parkinson, Alzheimer et toutes les autres), qui aujourd’hui déjà affectent deux milliards de personnes dans le monde.

En simulant des situations réelles, en lui administrant des médicaments ou de nouvelles molécules virtuelles, mais également en la nourrissant de tous les savoirs actuels et à venir sur son modèle biologique, les gens du HBP comptent faire de leur machine l’outil ultime de compréhension du cerveau. Pour Markram, jamais avare de formules choc, il en va simplement de «l’intérêt de l’humanité».

Autre sommité des neurosciences, le professeur Pierre Magistretti, qui dirige - à l’EPFL également - le Pôle de recherche national sur les fondements biologique des maladies mentales, parle, pour ses disciplines, «d’une vraie situation gagnant-gagnant». Et la médecine ne sera pas seule à bénéficier de cette grandiose réalisation. Le HBP profitera aussi à la robotique (il faudra des robots pour «nourrir» le cerveau artificiel de sensations), aux interfaces système nerveux-prothèses et bien sûr à l’informatique, qui a beaucoup à apprendre des capacités extraordinaires du cerveau humain.


Certitude

Le 23 mai, les Américains devraient eux aussi annoncer un vaste programme de recherche sur le cerveau, défini comme le nouvel «objectif Lune» de ce début de troisième millénaire.

Henry Markram a-t-il peur de la concurrence? «Pas du tout», répond-il tout net, préférant parler d’émulation. «Leur approche est différentes de la nôtre et les données qu’ils publieront sont à disposition de toute la communauté scientifique. Notre stratégie est mondiale, ce n’est pas chacun dans son coin. Nous trouverons des moyens de collaborer, et d’ajouter de la valeur à leurs résultats», affirme le professeur avec l’assurance tranquille que donne la certitude d’avoir raison.


Marc-André Miserez, swissinfo.ch, Lausanne

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